Quels sont les symptômes nocturnes et diurnes à repérer

Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est un trouble respiratoire chronique qui affecte la qualité de vie, la vigilance diurne et la santé cardiovasculaire. Pourtant, il demeure souvent sous-diagnostiqué, car ses symptômes sont parfois banalisés ou attribués à d’autres pathologies. Une bonne connaissance des manifestations nocturnes et diurnes du SAOS est donc essentielle pour un repérage précoce.

Comprendre le SAOS en quelques mots

Le SAOS se caractérise par des obstructions répétées des voies aériennes supérieures durant le sommeil, entraînant une réduction (hypopnée) ou un arrêt complet (apnée) du flux respiratoire, malgré un effort ventilatoire maintenu.

Ces interruptions provoquent :

  • Des micro-éveils fréquents
  • Une fragmentation du sommeil
  • Une baisse de l’oxygénation sanguine
  • Une activation répétée du système nerveux sympathique

Ces perturbations expliquent l’apparition de symptômes spécifiques la nuit… mais aussi des répercussions importantes en journée.

Symptômes nocturnes : des signaux souvent ignorés

Ronflements sonores et réguliers

Le ronflement est souvent le premier signe remarqué par l’entourage. Il est généralement fort, constant et accentué en décubitus dorsal. Il résulte d’un rétrécissement du pharynx lors de l’inspiration.

Pauses respiratoires observées par le conjoint

Les proches rapportent souvent des pauses anormales de la respiration, pouvant durer 10 à 30 secondes, parfois plus. Ces apnées sont typiquement suivies d’un soupir ou d’un réveil en sursaut.

Sueurs nocturnes et agitation

Le patient peut transpirer abondamment durant la nuit, en lien avec l’activation sympathique. Le sommeil est souvent agité, entrecoupé de micro-réveils dont il ne garde pas conscience.

Nycturie

Se lever plusieurs fois par nuit pour uriner est fréquent chez les patients SAOS, même en l’absence de pathologie prostatique. Cela peut être un symptôme révélateur chez l’homme d’âge mûr.

Sensation d’étouffement ou de réveil brutal

Les patients décrivent parfois des réveils en suffocation, une sensation d’angoisse, ou le besoin urgent de reprendre leur souffle. Ces épisodes correspondent souvent à des apnées sévères.

Symptômes diurnes : des signes cliniques trop souvent banalisés

Somnolence excessive en journée

C’est le symptôme cardinal du SAOS. Elle peut se manifester :

  • En conduisant
  • Devant un écran
  • Lors de réunions ou de discussions calmes

Elle peut être évaluée via des échelles comme l’échelle d’Epworth.

Fatigue chronique

Même sans somnolence flagrante, les patients rapportent une fatigue persistante, une baisse d’énergie, et une impression de ne jamais être reposés malgré des nuits complètes.

Troubles cognitifs et de l’humeur

Le manque de sommeil réparateur peut engendrer :

  • Troubles de la mémoire
  • Difficultés de concentration
  • Irritabilité, anxiété, voire état dépressif

Céphalées matinales

Les maux de tête au réveil sont fréquents et liés à l’hypoxie nocturne ou à l’élévation de la pression intracrânienne.

Troubles de la libido

Chez l’homme, le SAOS est associé à une baisse de la libido et parfois à une dysfonction érectile, en lien avec la baisse de testostérone et la fatigue chronique.

Conséquences à long terme et importance du repérage

Le SAOS non traité peut entraîner :

  • Une HTA résistante
  • Un risque cardiovasculaire accru (AVC, infarctus)
  • Des troubles métaboliques (diabète de type 2, syndrome métabolique)
  • Une altération de la qualité de vie
  • Une augmentation du risque d’accidents de la route ou du travail

C’est pourquoi une détection précoce des symptômes nocturnes et diurnes est indispensable. Le rôle du médecin généraliste est central pour interroger activement les patients à risque et les adresser en centre du sommeil.


Le SAOS ne se limite pas au ronflement ou à la fatigue : il s’agit d’un véritable syndrome systémique, dont les signes sont visibles de nuit comme de jour. Pour les médecins, repérer ces signaux d’alerte permet d’orienter rapidement vers une polygraphie ventilatoire ou une polysomnographie, et d’initier une prise en charge adaptée (PPC, orthèse, hygiène de vie).


Un dépistage actif, c’est une prévention efficace des complications cardio-métaboliques et une amélioration significative de la qualité de vie du patient.


Faut-il répéter une polygraphie après le début du traitement ?